Le chef lieu de canton, le pays des hommes qui firent fortune aux Amériques, où on trouvera notamment la seule pharmacie & le seul hôpital du Queyras.

Quelques chiffres-clef sur Aiguilles

Altitude : 1560
Population : 445
Surface : 40,16
Code Postal : 05470

 

La géographie du village d'Aiguilles

Le village d'Aiguilles marque l'entrée dans le Haut-Guil / Haut-Queyras. Situé en partie sur le cône de déjection du torrent du Lombard, sont étymologie viendrait soit du latin "ad Guilum" ("près du Guil "), soit "aquilas" (" les aigles "), en référence à la montagne Le Serre de l'Aigle qui domine le village, ou enfin Aiguilla" ("Agulha" / provençal "Aiguioün") signifiant Aiguille / Pointe.

Ancien chef de Canton (depuis la réforme de 2015 Guillestre est la ville Chef de Canton), le village en garde les attributs : c'est là que ce situe l'Hôpital et la seule pharmacie du Queyras, c'est là que ce situe la communauté de Communes l'Escarton du Queyras, et le siège de l'Office du Tourisme du Queyras (les deux étant regroupés dans la "Maison du Queyras"). A noter que depuis 2015, le siège de l'Office de Tourisme du Queyras a déménagé à la nouvelle "Maison du Tourisme" de Château-Ville-Vieille.

La commune se compose du Chef Lieu Aiguilles La Condamine (1560mètres d'altitude), et de 3 hameaux : les Eygliers, Le Lombard et Peynin.

 

La petite histoire d'Aiguilles

Aiguilles a connu, comme Barcelonette, l'âge d'or des migrations au 19ième siècle, et est depuis surnommé "le village des Américains".  Même si de tout temps les queyrassins, de part la géographie (pour faire commerce) ou l'histoire (notamment lors de guerres de religion), ont émigré, principalement vers Marseille, ou l'Italie, l'Espagne, la Suisse et l'Allemagne, l'émigration du XIXième siècle a été particulière puisqu'elle a concerné les Amériques du Nord et Latines et qu'elle a fait suite à un violent incendie : plusieurs aiguillons quittèrent le pays pour faire fortune, puis sont revenus au pays.

A noter qu'Aiguilles n'a pas toujours été le Canton regroupant toutes les communes du Queyras (sauf Ceillac qui dépendait de Guillestre). A la Révolution, suite à la disparition de l'Escarton du Queyras, il existait deux cantons : celui d'Abriès et celui de Ville-Vieille. Vers 1800, les deux cantons ont fusionné et Aiguilles, situé à égale distance des deux anciens chefs-lieux, fut choisi comme chef-lieu, en dépit des protestations des élus d'Abriès (dans l'histoire, Aiguillons et Abriesois furent souvent en conflit).

  • 1746 & 17 mars 1829 : incendies dévastant entièrement le village. De nombreux villageois émigrèrent en Amérique pour faire fortune
  • 1855-1856 : ouverture route carrossable de la Combe du Guil : Aiguilles est accessible plus facilement !
  • 1886 (58 maisons) et 1889 (les 108 restantes) : violents incendies qui brûlèrent le premier 58 maisons, le second les 108 restantes
  • 1905 ouverture Grand Hôtel (il faisait partie d'une chaîne d'hôtel : Abriès, Nice, Cannes,etc.
  • 1920 Création du Musée du Vieux Queyras
  • 1936-1937 ouverture du télé-monte-pente de Chabataron construit par Dandelot sous licence Pomagalski avec ces capitaux privés (habitants et Grand Hôtel), avec 5 pistes, l'un des plus longs téléskis d'Europe 920m pour 330 mètres de dénivellation. La Piste des As sera l'une des plus longue d'Europe. Ce téléski sera abandonné en 1969 lors de la mise en route du télésiège Peynin. Le même système était en place à Abriès, à Saint-Véran (Pré du Géant) et Vars (Peynier). Ce téléski est encore visible de nos jours et se situe à la sortie d'Aiguilles côté Abriès. Il y avait aussi un plus petit téléski à côté (Téléski des Sagnières)
  • 21 Août 1944 (jour de la réddition du fort de MontDauphin), 5 avions allemands descendant à basse altitude la vallée du Guil en provenance d'Italie : 3 d'entre eux font demi-tour et lâchent une douzaine de bombes sur Aiguilles : 1 tombe sur l'hôpital (les allemands suspectaient que des maquisards et militaires alliés y étaient soignés), une 2ieme touche une maison dans le village (derrière la fontaine face à la salle polyvalente, elle en porte encore les stygmates) - cette maison disposait tout comme l'hôpital d'un toît rouge, une 3ieme touche le pont, les autres se perdent sans faire de dégats.
  • 13 juin 1957 : inondations générales par débordement du Lombard et du Peynin (55 maisons détruites).
  • 1967 (?) Inauguration télésiège de Peinin
  • 1969 et 1970 : mise en place de deux téléskis débrayables Lauze inférieure / Lauze supérieure
  • 1981 Fermeture du Musée du Vieux Queyras, dispersion des objets entre les musées de Gap, Grenoble, Genève, Paris.
  • 1987 mise en place du téléski Col de la Lauze
  • 2000 juin et octobre : inondations/crues
  • 2002, puis 2008 : inondation, débordement du Guil
  • 2004 : fin exploitation de la station Aiguilles 2000
  • 2008 démontage télésiège Peynin. La station a été sacrifiée notamment au motif qu'Aiguilles possède le plus grand nombre d'emploi publics fixes à l'année, et par manque de plan de développement (notamment lits chauds). Sachant que le Télésiège devait être renové lourdement et que la piste de retour souffrait d'un manque d'enneigement précoce.
  • 2011 : aménagement front de neige : mise en place de l'espace ludique (espace luge, espace kids, 2 rampes, module Airbag et KL) et petit domaine de 5 pistes desservies par 3 téléskis (dont 2 tapis)
  • 2022 : démontage des téléskis de Peynin

Depuis la fermeture de la station, le développement économique d'Aiguilles est stoppé, été comme hiver. Espérons que de nouveaux projets fassent repartir le village !

A noter également que le Pont de la Misère (ou Pont de la Jeunesse), situé entre Aiguilles et Ville-Vieille, qui était le dernier vestige des anciens ponts en pierre du Queyras et qui était le seul pont qui avait résisté aux inondations de 1957, a été emporté par une des dernières crues du Guil : quel dommage qu'il n'ait pas été protégé plus tôt !

 

Les sites remarquables à visiter lors de votre passage à Aiguilles

De l'époque des migrations, Aiguilles garde quelques traces : au delà des tombes imposantes du cimentière érigées à la mort des aiguillons ayant fait fortune, c'est bien la Maison Eiffel qui symbolise cette époque de grande fortune, ainsi que la Maison de l'Auche, et Grand Hôtel et la mairie :

  • La villa été construite par les Établissements Duclos de Courbevoie, pour les besoins de l'exposition universelle de Bordeaux (1895), où elle servait de pavillon pour la presse et la publicité (Marc Braham / Carré Guillaume : les Maisons du Système Duclos). Bibarios Duclos était proche du cabinet de Gustave Eiffel. La "maison de fer" dispose d'un confortable parc, et a été rapportée de l'exposition universelle Bordeaux par un propriétaire souhaitant une maison qui ne craint plus le feu : démontée à Bordeaux, elle fut remontée à Aiguilles.
  • Le Château de l'Auche (Villa Challe ou Villa Margnat du nom du propriétaire suivant) a été construite en 1990 mais a subi un incendie en 1995, qui le détruisit laissant uniquement sa base. C'est maintenant l'école primaire locale.
  • La Mairie, construite en 1892, dispose d'un beau bâtiment style 3ième République : elle est entièrement faite en pierre de taille, d'aspect robuste, revetue de plomb, avec des larges ouvertures bref un style citadin qui tranche avec l'architecture traditionnelle du Queyras
  • Le Grand Hotel, construit en 1905 par des fonds des "américains", est similaire à celui d'Abriès qui lui a été détruit pendant la guerre, mais il a été transformé depuis en maison de vavances.
  • D'autres bâtiment sont témoins de cette époque des Aiguillons Américains : la villa Hôtel Bellevue (qui surplombe le village)

A noter que l'Eglise Saint-Jean-Baptiste du village a du être reconstruite au XVIIe siècle à son emplacement actuel suite à une crue du Lombard/Guil au 15ième siècle. Le bâtiment actuel date du remaniement du 19ième siècle. La Chapelle du Sacré Coeur dite Chapelle des Pénitents, qui jouxte l'Eglise date du milieu du 18ième siècle. Les hameaux disposent quand à eux de chapelles : la chapelle Notre-Dame des Neiges à au hameau du Lombard (un pèlerinage avait lieu chaque 5 août), la chapelle de la Nativité de la Vierge au hameau du Peynin, et la chapelle Saint-Louis au hameau des Eygliers (cette dernière a été construite grâce à des fonds donnés par Louis XIV suite à la révocation de l'Edit de Nantes de 1685).

A la sortie du village vous remarquerez l'ancienne centrale hydroélectrique dite l'"Energie électrique du Queyras", à laquelle on accédait par le pont de Chabataron. Créée en 1908, elle permit l'électrification d'Aiguilles et des communes voisines (ex : Arvieux en 1931), et fournissait le courant nécessaire aux appareils électriques de la mine de cuivre de Saint-Véran.

Depuis Aiguilles, vous pourrez effectuer d'agréables randonnées dans deux vallons

  • le vallon du Lombard, avec les lacs Malrifs (Mezan, Petit Laus, Grand Laus)
  • le vallon de Peynin, qui permet de rejoindre le Pas de Chaï / Clos du Loup et donc Molines

Aiguilles disposait jusque dans les années 90 d'une belle station de ski qui était située dans le vallon de Peynin (un télésiège, 3 téléski et l'hôtel Super 2000), mais celle-ci a du fermer en raison des choix opérés par les Queyrassins compte tenu des déficits de la régie des remontées mécaniques du Queyras. Il ne subsiste que le front de neige, et c'est bien dommage car le vallon de Peynin disposait de belles pistes, d'ailleurs les téléskis ne sont pas démontés. Peut-être qu'un jour la station redemarrera ? En attendant, vous pouvez aussi vous consoler avec la Cascade (artificielle) de Glace et la patinoire, qui complète utilement les équipements du front de neige.

A noter également qu'Aiguilles dispose de la seule piscine publique du Queyras (mais celle-ci n'est ouverte que l'été) ainsi que d'un plan d'eau, situé à proximité du Camping du Gouret (idéal pour initiation à la pèche !).

Enfin, lorsque vous prenez la route d'Abriès, vous passerez à deux endroits histoires :

  • l'accès au plan d'eau du Gouret vous fait traverser le Guil peu après le petit barrage (qui est aussi la limite de pèche), à proximité de l'emplacement de l'ancien pont du Preyt, qui était l'un des plus anciens pont de traverse du Guil de la vallée (fin du 15ième siècle) : autrefois en pierre, il était un point de passage de l'ancienne Grande Route du Piémont (cartes de Cassini), mais aussi permettait de rejoindre les points de coupe de la forêt de Marassan (pendant près d'un siècle Abriès et Aiguilles se déchirèrent à ce sujet). Il a été fortement endommagé par la crue du Guil  de 1946 et emporté par lors des inondations de 1957, il est inscrit aux monuments histoires (7 février 1944), bien que la commune ait demandé son déclassement pour disparition.
  • A l'endroit où le pont sous lequel le Malrif se jette dans le Guil s'est jouée décisive à la fin du 17ième siècle entre catholiques aux protestants. Les protestants, à qui des volontaires vaudois qui avaient passé la frontière prêtaient main forte, les catholiques furent défaits, et purent contrôler le Queyras jusque dans les années 1680 (persécutions) puis 1685 avec la révocation de l'édit de Nantes.

Carte de Aiguilles

44.782652, 6.876789
  • Du 23/12/2023 au 01/04/2024 , Vallée du Queyras

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